Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 4.djvu/295

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
289
DE GUSTAVE FLAUBERT.

breuse ? c’est une Allemande. Réponds-moi à cette question et n’en souffle pas un mot parce qu’il y a une parole d’honneur d’engagée. Ce n’est qu’une hypothèse, mais il peut y avoir là quelque machination contre toi, moi ou Bouilhet. Il est probable que ce n’est rien du tout.


596. À ERNEST FEYDEAU.

Entièrement inédite.

Mon bon,

J’ai déjà lu deux cents pages du Daniel. J’aurai fini la lecture complète ce soir. J’en pense beaucoup de bien. Mais je suis révolté très souvent par les redites et les négligences de style qui sont nombreuses. Quel sauvage tu fais ! à côté de choses superbes tu me fourres des vulgarités impardonnables. La première partie m’a charmé, sans restriction et toute la moitié de la deuxième (il y a fatigue dans la troisième). Je ne te pardonne pas les dialogues calmes ; ton docteur m’embête et embêtera. C’est elle seulement qui est à re-travailler. Mais c’est à serrer, crois-moi. J’ai été d’autant plus irrité des fautes que j’avais été empoigné par les beautés.

Je vois très bien tes intentions, mais tu me permettras dans ma critique d’avoir toujours en vue l’intention générale, l’effet d’ensemble à produire et non telle petite intention particulière et locale qui souvent y nuit, comprends-tu ? Tout ce qui est essentiellement du livre est irréprochable, carac-