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DE GUSTAVE FLAUBERT.

mérite toutes les larmes, car personne plus qu’elle ne fut intelligent, bon, dévoué, charmant ! Quelles vacances de Pâques je passais autrefois à Fécamp ! Quels souvenirs exquis ! Quelles conversations avec mon Alfred et vous ! Je n’ai retrouvé cela nulle part ! Il me semble entrer encore dans votre cour de la Grande-Rue et apercevoir M. Le Poittevin sur la terrasse, près de la volière.

Que vas-tu devenir ? Comme tu vas te trouver seule ! Comme je te plains !

Adieu, ma pauvre Laure. Tâche d’avoir du courage pour tes enfants. Dis de ma part à Virginie tout ce que je t’écris à toi-même.

Je t’embrasse. Ton vieux camarade et ami.


841. À SAINTE-BEUVE.
Paris, lundi [12 mars ? 1866].
Mon cher Maître,

Avez-vous pensé à moi ? Pourriez-vous me dire ce qu’il faut lire pour connaître un peu le mouvement néo-catholique vers 1840 ? Mon histoire s’étend de 1840 au coup d’état. J’ai besoin de tout savoir, bien entendu, et, avant de m’y mettre, d’entrer dans l’atmosphère du temps.

Si vous avez quelque livre ou recueil qui puisse m’être utile, l’Avenir, par exemple, vous seriez bien aimable de me le prêter.

Je ne puis aller vous voir, parce que j’ai un horrible clou qui m’empêche de m’habiller. Il m’est