Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 5.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
245
DE GUSTAVE FLAUBERT.

nouvelle. Puisque l’événement vous fait plaisir, il m’en fait.

Ah ! Mon pauvre vieux, quand Mlle Feydeau sera en âge de m’inspirer des sentiments déshonnêtes, je ne serai plus en état de les lui prouver.


874. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Croisset, mercredi soir [9 novembre 1866].
Madame et Princesse,

Il faut d’abord que je vous remercie pour les bonnes pages que vous m’avez envoyées de là-bas. Ensuite que je vous dise combien je suis content de vous savoir revenue, puisque vous désiriez ce retour.

L’air du chez soi est doux, quand il nous a manqué pendant longtemps. La maison sourit, les murailles vous reconnaissent, les fauteuils vous tendent les bras, comme pour vous embrasser.

C’est aujourd’hui mercredi. Vos hôtes habituels doivent être chez vous. Je m’y place par la pensée et ne suis pas un de ceux qui se réjouissent le moins de vous revoir. Je vous souhaite, toutefois, un meilleur temps qu’ici où il pleut sans discontinuer, à verse, à flots, par barriques, par océans. Mais je fais du feu et je travaille. Il faut bien se consoler avec des rêves de tout ce qui nous manque, le soleil, et le reste !

Ce qui me manque, surtout, Princesse, c’est de vous voir plus souvent. J’espère avoir cet honneur, qui est un plaisir, vers la fin du mois prochain.