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CORRESPONDANCE

chez la portière, par exemple, les dialogues avec Laurence, sans y rien changer du tout, se trouvaient exhaussés.

Pourquoi parlez-vous en votre nom ? Pourquoi faites-vous des réflexions qui coupent le récit ? Je n’aime pas les locutions comme celle-ci : « Notre héros, lecteur… » Une réflexion morale ne vaut pas une analyse et, quand vous en faites, des analyses, elles sont excellentes, témoin celle qui termine le no 3.

J’aurais voulu plus de développement aux endroits principaux. Ainsi la soirée chez Mme Linoki est trop courte par rapport à ce qui la précède et à ce qui la suit.

L’épisode du bouquet est une chose charmante, mais gâtée par l’éternel portier que je rencontre une fois de plus et qui n’est pas neuf.

L’histoire de la symphonie est une petite merveille.

Mais après les désillusions de Paris, j’aurais voulu que le contraste fût plus accusé quand il revoit la campagne. Puis, qu’après un accès bucolique, l’ignominie bourgeoise fût également plus saillante. Tout ce que je dis est dans votre livre, mais vous vous perdez dans les dialogues. La mort de l’oncle et son enterrement catholique, parfaits. À quoi sert la conversation avec le médecin, lequel on ne reverra plus ? Mais une fois que nous sommes chez Alice, je n’ai plus que des éloges sans restrictions. La première représentation et l’épilogue surtout, cette bonne Laurence qui revient, tout cela est réussi et amusant ; j’ai été littéralement empoigné.

Si, à vos articles sur moi et à la lettre que vous