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DE GUSTAVE FLAUBERT.

monie, jointe à la chaleur qu’il faisait, m’avait brisé, et j’ai été pendant plusieurs jours dans une fatigue incompréhensible. Depuis hier, cependant, je vais mieux, grâce aux bains de Seine, je crois.

De sept que nous étions au début des dîners Magny, nous ne sommes plus que trois : moi, Théo et Edmond de Goncourt ! S’en sont allés successivement depuis dix-huit mois : Gavarni, Bouilhet, Saint-Beuve, Jules de Goncourt, et ce n’est pas tout ! Mais il est inutile de t’attrister avec mes chagrins… Je tourne au scheik.

Ta grand’mère va très bien ; elle m’a demandé des détails sur Saint Antoine et les a écoutés avec plaisir. Tu vois qu’il y a une grande amélioration. Elle s’ennuie beaucoup de toi et de Putzel, dont tu ne nous donnes aucune nouvelle.

J’espère qu’à la fin de la semaine tu nous annonceras le jour de ton retour : ce sera sans doute de dimanche prochain en huit ?

Adieu, chère Caro : embrasse ton mari pour moi, et qu’il te le rende au centuple.

Ton vieux bonhomme d’oncle qui t’aime.


1106. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, nuit de vendredi, 1 heure. [1er-2 juillet 1870.]
Ma chère Caro,

Je m’étonne de ton manque d’enthousiasme pyrénéen ! Tu as dû voir aujourd’hui le cirque de Gavarnie et revenir par le port de la Picade.