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CORRESPONDANCE

Mais j’espère que tu reviendras bientôt, et en bel état.

Ton vieil oncle qui t’aime.

Ce mot d’oncle me fait penser à Mardochée, l’oncle d’Esther ; mais tu ressembles plutôt (dans ta lettre d’aujourd’hui) à l’altière Vasthi !

Cette comparaison m’est venue, parce que je suis en plein dans la Bible.


1110. À SA NIÈCE CAROLINE.
Vendredi soir, minuit, 8 juillet 1870

Ma chère Caro,

Nous avons été tantôt un peu « marrys » d’apprendre que nous ne te verrons pas avant la fin du mois. Tu es donc malade, mon pauvre loulou ? Reste à Luchon, puisqu’il le faut, et reviens-nous plus robuste. Je ne quitterai pas ta bonne maman avant ton retour. Ainsi ne te gêne pas.

Puisque Ernest te tient compagnie et que tu n’as pas besoin de moi, je t’avouerai maintenant que ce voyage m’eût beaucoup dérangé, car, demain, sans faute (oui, demain soir, 9 juillet), je me mets définitivement à écrire Saint-Antoine ! J’ai besoin de quelque chose d’extravagant pour remonter mon pauvre bourrichon.

J’ai cependant bien travaillé avec d’Osmoy qui est arrivé ici lundi et en est reparti tantôt, étant trop inquiet de sa femme qui, en effet, est malade.