Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 6.djvu/182

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
176
CORRESPONDANCE

matin du pauvre Feydeau une seconde lettre. Il est toujours à Boulogne et dans un pitoyable état. Il m’apprend que le père Dumas est tombé en enfance.

Nous avons caché à ta grand’mère la blessure de M. de La Chaussée.

Olympe avec sa famille est arrivée à Nogent sans encombres, au bout de cinq jours de voyage.

En mettant les choses au pire, la guerre ne peut pas durer plus de six semaines encore. Quel poids de moins on aura sur la poitrine quand la paix sera faite ! Et comme je t’embrasserai avec plaisir, ma pauvre Caro ! Adieu, je t’envoie toutes mes tendresses.

Ton vieux bonhomme d’oncle.

1138. À SA NIÈCE CAROLINE.
Vendredi soir, 10 heures [28 octobre 1870].

Mais, mon pauvre Caro, si je ne t’ai pas écrit cette semaine, ne t’en prends qu’à toi. Avant de partir de Lynton, tu m’as dit que tu m’enverrais ta nouvelle adresse à Londres. Je ne l’ai pas encore (nous n’avons pu, ta grand’mère et moi, lire celle qu’elle a reçue de toi avant-hier) ; aussi je t’envoie cette lettre, à tout hasard, chez Mme Herbert.

Rien de neuf ! Nous les attendons toujours ! et chaque jour redouble notre angoisse. Cette longue incertitude nous enlève toute énergie. Ce qui me paraît certain, c’est que Rouen ne sera attaqué