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CORRESPONDANCE

J’ai passé tout le mois de juin à étudier le bouddhisme, sur lequel j’avais déjà beaucoup de notes. Mais j’ai voulu épuiser la matière autant que possible. Comme j’ai envie de vous lire ce bouquin-là (le mien !)

Je ne vais pas à Nohant, parce que je n’ose plus maintenant m’éloigner de ma mère. Sa compagnie m’afflige et m’énerve ; ma nièce Caroline se relaye avec moi pour soutenir ce cher et pénible fardeau.

Dans une quinzaine, je serai revenu à Croisset. Du 15 au 20 août, j’y attends le bon Tourgueneff. Vous seriez bien gentille de lui succéder, chère maître. Je dis succéder, car nous n’avons qu’une chambre de propre depuis le séjour des Prussiens. Voyons, un bon mouvement. Venez au mois de septembre.

Avez-vous des nouvelles de l’Odéon ? Il m’est impossible d’obtenir du sieur de Chilly une réponse quelconque. J’ai été chez lui plusieurs fois et je lui ai écrit trois lettres : pas un mot. Ces gaillards-là vous ont des façons de grands seigneurs qui sont charmantes. Je ne sais pas s’il est encore directeur, ou si la direction est donnée à la société Berton, Laurent, Bernard.

Berton m’a écrit pour le (et les) recommander à d’Osmoy, député et président de la commission dramatique, mais depuis lors je n’entends plus parler de rien.