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CORRESPONDANCE

note. J’ai beaucoup travaillé tout cet été et il ne me reste plus que cinquante à soixante pages à écrire. Si rien d’extraordinaire n’arrive, je peux avoir tout fini au mois de juillet prochain, pas avant, car mon hiver va être, pour moi, complètement perdu. J’en ai lu un peu à mon vieux Tourgueneff qui m’a eu l’air enchanté. Je dis un peu, car les embarras dramatiques sont survenus et il nous a été impossible de nous rejoindre pour reprendre la lecture.

L’horizon politique est, quoi qu’on dise, au calme. Des bouleversements ? Allons donc ? Nous n’avons pas l’énergie nécessaire.

Je vous engage à lire le dernier livre de Renan ; il est très bien, c’est-à-dire dans mes idées. Avez-vous lu les lettres de Mme Sand dans le Temps ? L’ami auquel elles sont adressées, c’est moi, car nous avons eu, cet été, une correspondance politique. Ce que je lui disais se trouve en partie dans le livre de Renan.

Je viens ce soir de corriger la première épreuve de Dernières chansons. Quelques-unes des pièces qui s’y trouvent m’ont reporté aux soirées de la Muse.

Mardi prochain, savez-vous ? 12 décembre, votre ami aura cinquante ans ! Cette simple énonciation dispense de tout commentaire.

Il me semble qu’on vous a soignée (ou que vous vous êtes soignée) déplorablement. Quels ânes que ces bons médecins ! Mais est-ce bien sérieux, irrévocable, définitif ? Ne reviendrez-vous plus à Paris ? Quand nous reverrons-nous ?

Dès que je serai un peu moins ahuri, je vous écrirai plus longuement. Mais vous, vous ne