Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 7.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
194
CORRESPONDANCE

mence à devenir beau, malgré sa sciatique. Veut-il que je me rende chez le fabricant de pulvérisateurs pour lui reporter son instrument ? Rien ne me serait plus facile.

Mes compliments sur ta soirée de samedi. Les Dieppois ne pourront plus vous accuser d’être fiers ! Quant à moi, le même jour samedi, j’ai passé toute ma soirée à voir jouer deux de mes futurs acteurs dont je suis loin d’être enthousiasmé. Je vais aller de ce pas chez Weinschenk pour lui communiquer mon impression peu favorable. Et il faut que je m’entende avec Zola pour des engagements nouveaux. Si tous les autres sont comme ces deux-là, ce sera pitoyable ! Cette perspective ne laisse pas que de m’inquiéter ; tant pis, après tout… !

J’ai passé mon après-midi d’hier à lire un manuscrit de mon ami Dreyfous, qui est fort bête (le manuscrit). C’est une petite pièce en vers dont la première aura lieu lundi ou mardi prochain à l’inévitable théâtre de Cluny.

Dès que je serai rentré à Croisset (dans une huitaine) j’y aurai la visite du poète Théodore de Banville. Puis, au commencement d’octobre, j’aurai celle de Popelin et du Père Giraud. Tu vois que, moi aussi, je recevrai ! Je me suis acheté une paire de chenets en fer pour mon cabinet, me préparant à piocher vigoureusement Bouvard et Pécuchet pour lesquels je me sens, au fond du cœur, un revif.

Tu ne me dis pas quels sont présentement tes hôtes ?

Mon serviteur Émile a fait un petit voyage à Trouville « pour se distraire ». Fortin m’a envoyé