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DE GUSTAVE FLAUBERT.

que Saint Julien est effervescent, et je crains que tu n’éprouves une déception, étant une personne qui aime les choses à plumet.


1593. À EUGÈNE FROMENTIN.
Croisset, près Rouen, 19 juillet [1876].
Mon cher Ami,

Vous avez bien fait de m’envoyer votre livre[1], car je l’ai lu avec un plaisir infini. Si vous pouviez voir mon exemplaire, les nombreux coups de crayons mis sur les marges vous prouveraient qu’il est pour moi une œuvre sérieuse. Comme c’est intéressant ! Et que cela est rare, un critique parlant de ce qu’il sait ! Je n’ai pas l’outrecuidance d’apprécier vos idées en fait de peinture, ni de les discuter, bien entendu, parce que : 1o je ne suis pas du bâtiment et que, 2o je n’ai pas vu les tableaux dont vous parlez. Je me borne donc à ce qui est de ma compétence, le côté littéraire, lequel me paraît considérable. Je ne vous reproche qu’une chose, un peu de longueur, peut-être. Votre livre eût gagné en intensité si vous eussiez enlevé quelques répétitions, la littérature étant l’art des sacrifices. Deux figures dominent l’ensemble, celle de Rubens et celle de Rembrandt. Vous faites chérir la première, et devant la seconde on reste rêveur. Voici la première fois que je rencontre des phrases telles que celle-ci :

  1. Les Maîtres d’autrefois.