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CORRESPONDANCE

étais pas pour mon compte ! Réfléchissez à cette beauté morale, et qu’elle vous soit un encouragement à tolérer vos douleurs !

La table d’hôte, hein ? la cloche ! et tout le reste ! Cette vie de bestiaux qu’on mène ensemble a quelque chose qui nous ravale. C’est le rêve moderne, mon bon ! Démocratie, égalité !


1605. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, mercredi soir, 23 août 1876.
Mon pauvre Chat,

Je ne sais pas encore quand je m’en irai à Paris, probablement de demain ou après-demain en huit. Et je suis bien fâché de m’en aller juste au moment où tu arrives ! Mais j’aime encore mieux ça que de partir huit ou quinze jours après. C’est bien dommage que tu ne puisses pas reculer ton retour !

À la fin de septembre, il me faudra retourner à Paris (pour vingt-quatre heures seulement), afin d’assister à la première de Daudet. Que n’est-elle à la fin d’octobre ! Car j’ai bien peur que mes enfants ne me lâchent avant cette époque. La bonne Princesse a eu tellement chaud au Havre qu’elle s’est empressée de retourner chez elle, si bien que je n’aurai pas sa visite. Elle me rappelle que depuis trois ans, je n’ai pas fait le moindre séjour à Saint-Gratien et me somme d’y venir. Tout cela me dérange infiniment ! Si le Moscove ne devait pas venir immédiatement, je partirais