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CORRESPONDANCE

1814. À MADAME CHARLES LAPIERRE.
Samedi, 4 h [février 1879].

Comme vous êtes gentille de ne pas m’oublier et de me donner des nouvelles de la chère sœur Madame Brainne. Elles me paraissaient aujourd’hui un peu meilleures. J’attends vers le milieu de la semaine prochaine (jeudi, par exemple) la visite du troisième ange qui me fournira de plus amples détails. Ma pauvre amie doit souffrir horriblement ! Je songe à elle vingt fois par heure ! — Comme le monde est mal arrangé ! et que la vie est embêtante ! J’en ai assez pour ma part. Je comptais sur la peste[1], mais on dit qu’elle rebrousse.

J’ai recommencé à travailler un peu, mais je suis très faible. Quant à ma jambe, elle se consolide néanmoins. J’en ai encore pour longtemps. C’était sérieux.

Embrassez bien pour moi votre chère malade, et qu’elle vous le rende.

Votre vieux, Polycarpe.


1815. À SA NIÈCE CAROLINE.
Samedi, 2 heures [22 février 1879].
Mon Loulou,

Voici la vérité vraie. J’ai voulu te cacher l’histoire pour ne pas te donner d’angoisses, ou tout

  1. La peste sévissait alors en Russie.