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CORRESPONDANCE

daires. Mais voilà la plus importante décidée, conclue, n’est-ce pas ?

[…] En résumé, j’aime mieux la vie la plus chétive, la plus solitaire et la plus triste, que d’avoir à penser à l’argent. Je renonce à tout, pourvu que j’aie la paix, c’est-à-dire ma liberté d’esprit.

Espérons en tes succès picturaux. Vois-tu ma joie ? notre joie, si tu allais être très remarquée au Salon ! Au prix où est la peinture, tu peux gagner beaucoup d’argent. Mais le moyen d’en gagner, c’est de ne pas peindre en vue d’en gagner. Le succès matériel ne doit être qu’un résultat, et jamais un but. Autrement, on perd la boule, on n’a même plus le sens pratique. Faisons bien, puis, advienne que pourra ! Ah ! ah ! moi aussi j’ai des « principes ». J’en ai même trop pour mon bonheur.

Je suis bien content que le portrait du P. Didon marche bien. Es-tu sûre maintenant d’être prête pour le 28 ?

Adieu, ma pauvre Caro. Écris-moi le plus souvent que tu pourras.

Ta vieille Nounou.


1826. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Jeudi [mars 1879].

La présence de Popelin m’a été bien agréable, ma chère Princesse ; elle m’apportait quelque chose de la vôtre, un reflet de tout ce qui vous entoure.