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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Je me mets à vos pieds et vous baise les mains.

Votre vieux dévoué, ou plutôt votre dévot…

P. S. — Amitiés à Marie et à Popelin s. v. p.


1836. À MADAME ALPHONSE DAUDET.
Lundi [7 avril 1879].
Madame et Chère Confrère,

Je ne saurais vous dire le plaisir que m’a causé l’Enfance d’une Parisienne[1]. Si le mot charmant n’était pas banal, je l’écrirais. Sans appareil scientifique, sans surcharge de couleur, sans prétention à l’idéal ou au naturalisme, vous faites sentir ce que vous avez ressenti. Il m’a semblé parfois, en vous lisant, que j’avais été autrefois une petite fille, jouant aux Tuileries, marchant dans la rue de Rivoli et vivant dans cette bonne vieille maison avec ses ornements empire et ses grandes armoires.

C’est un régal, pour qui aime la littérature en soi, que de lire des choses pareilles. La race de votre style est très noble et très délicate, si artiste sans en avoir l’air ! Voilà le difficile !

Dans vos pensées détachées, j’en ai trouvé plusieurs qui m’ont semblé éblouissantes de vérité

  1. L’Enfance d’une Parisienne est le premier récit du volume intitulé Impressions de nature et d’art, publié par Mme Alphonse Daudet. Dans le même volume figure une étude sur les Trois Contes de Flaubert, que Mme Daudet avait publiée dans le Journal Officiel sous son pseudonyme habituel de Karl Steen.