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CORRESPONDANCE

que mon nom soit sur la couverture, mais j’espère que ce… n’aura pas la vie longue.

Une chose m’a réjoui : les funérailles de Villemessant. Quelle pompe ! Mais on n’y pense déjà plus. Le Peuple est ingrat.

Vous ne me verrez pas avant le 20 mai. Je veux, avant d’aller à Paris, en avoir fini avec le magnétisme, c’est-à-dire être à la moitié de mon chapitre. Mais irai-je à Paris ? Franchement, rien ne m’y attire, sauf vous, mon cher Guy.

Je continue à n’être pas d’une gaieté excessive et je vous embrasse avec toute la tendresse dont est capable le cœur de votre vieux.

Est-ce que Huysmans a été choqué de ma lettre ?

Lisez donc la Correspondance de Berlioz. Voilà un homme ! et qui exécrait le bourgeois ! ça enfonce Balzac !


1846. À SA NIÈCE CAROLINE.
Vendredi, minuit [25 avril 1879].

Que dis-tu de Tourgueneff qui devait d’abord venir dimanche ? Puis ç’a été pour mardi, ensuite pour vendredi, et maintenant c’est pour dimanche prochain. Cette habitude de toujours manquer de parole me donne le vertige. Je n’y comprends goutte.

Eh bien, oui, j’ai été hier dîner rue de la Ferme avec ma bonne (Mme Lapierre avait invité personnellement Suzanne). La voiture m’a extrêmement gêné. Le mouvement des roues, les cahots me