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DE GUSTAVE FLAUBERT.

n’est peut-être pas vraisemblable de parler du crime si légèrement. Ils font des plaisanteries, enfin ils sont grotesques ! La nature (!!!) ne parle pas comme ça. Exemple : dans le romantique Molière, les lazzi de Sbrigani et de Nérine.

P[onthau], mon bon, est une création tout à fait hors ligne ! J’y reviendrai.

Page 23. — « Porte le cachet des élégants de la cour » ; ça, ce n’est pas du style des romantiques. Ils avaient bien morbidezza et « pittoresque » (déjà vieux en 1815), mais pas de « cachet ».

Page 38. — « Mazaroz » ? Eh bien, il parle très simplement, ce fanatique !

Page 53. — Le miracle raté, et le commencement du doute dans l’âme de P[onthau], est tout bonnement sublime. Oui, n… de D… !

Suzanne amoureuse du maître au lieu du valet, très nature, très organique. Elle va au plus beau mâle !

Qu’il bouscule les processions, très bien ! Ça se faisait tous les jours (voyez Histoire du Parlement de Normandie, par Floquet). Cela n’est nullement exagéré.

La scène entre Henriette et P[onthau], admirable, admirable ! et un homme comme P[onthau] n’a pu ni dire ni agir autrement. Et puis il y a là des choses du plus grand style : « Aucune plante, etc… » — « Pauvre femme ! tu pleures… » et toute la page 160, superbe ! Voyez-vous un Frédérick Lemaître, jeune, disant cela ? Mais le théâtre en croulerait d’enthousiasme ! Et le revirement : « Retournez à votre lit, ma tête bat sous le fardeau de vos derniers baisers… » Vous ne trouvez pas ça beau, mon bonhomme ? Tant pis pour vous !