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minant ?… » (Thureau-Dangin, Histoire de la Monarchie de Juillet, t. II, p. 354 et 355.)

P. 255. Le père Enfantin. — Enfantin (1706-1864) était un ancien élève de l’École polytechnique. Il était directeur de la Caisse hypothécaire, lorsqu’il rencontra Saint-Simon et s’attacha à ses doctrines (1825). Il fonda, avec Olinde Rodrigues, le Producteur. Après 1830, l’école saint-simonienne prit un grand développement sous la direction d’Enfantin et de Bazard, mais les idées d’Enfantin sur l’amour et le mariage amenèrent un schisme qui fut nuisible à la propagande saint-simonienne. En 1832, Enfantin et ses disciples furent traduits en cour d’assises sous l’inculpation d’attentat à la morale et d’association illégale. Après deux jours d’audience (27 et 28 août 1832) ils furent déclarés coupables. Enfantin fut condamné à un an de prison et 100 francs d’amende. À sa sortie de prison, il passa deux ans en Égypte. Revenu en France, il fut successivement maître de poste, membre de la Commission scientifique de l’Algérie, directeur, puis administrateur du chemin de fer de Lyon.

P. 255. Pierre Leroux. — Pierre Leroux (1797-1831) fut d’abord saint-simonien ; puis, s’étant brouillé avec le père Enfantin, exposa ses doctrines personnelles. L’homme, d’après lui, est sensation, sentiment, connaissance. À cette division correspond la division de la société, qui se compose des savants ou hommes de la connaissance, des artistes ou hommes du sentiment, et des industriels ou hommes de la sensation. De là la triade qui, selon Pierre Leroux, est le premier élément social. Une réunion de triades forme un atelier, une, réunion d’ateliers une commune, une réunion de communes un État.

P. 292. Le célèbre Algérien Bou-Maza. — Bou-Maza avait été un des plus redoutables adversaires de l’armée française en Algérie. Fait prisonnier par Saint-Arnaud en 1847, il fut traité avec beaucoup d’égards par le gouvernement de Louis-Philippe. On lui assigna Paris comme résidence avec une pension de 15,000 francs. Somptueusement installé avenue des Champs-Élysées, il fit bientôt figure de « personnalité bien parisienne ».

P. 302. Edgar Quinet. — Edgar Quinet (1803-1875) avait été, en 1839, professeur de littérature étrangère à la Faculté des lettres de Lyon. En 1840, il avait fait une incursion dans la politique par sa brochure 1815-1840, qui eut un grand retentissement. En 1842, Quinet obtenait au Collège de France la chaire des langues et littératures de l’Europe méridionale. On discutait alors la question de la liberté de l’enseignement. Quinet publia en 1843, avec Michelet, un livre sur les Jésuites. Dans ses cours