IV
La Maréchale était prête et l’attendait.
— « C’est gentil, cela ! » dit-elle, en fixant sur lui ses jolis yeux, à la fois tendres et gais.
Quand elle eut fait le nœud de sa capote, elle s’assit sur le divan et resta silencieuse.
— « Partons-nous ? » dit Frédéric.
Elle regarda la pendule.
— « Oh ! non ! pas avant une heure et demie », comme si elle eût posé en elle-même cette limite à son incertitude.
Enfin l’heure ayant sonné :
— « Eh bien, andiamo, caro mio ! »
Et elle donna un dernier tour à ses bandeaux, fit des recommandations à Delphine.
— « Madame revient dîner ? »
— « Pourquoi donc ? Nous dînerons ensemble quelque part, au café Anglais, où vous voudrez ! »
— « Soit ! »
Ses petits chiens jappaient autour d’elle.
— « On peut les emmener, n’est-ce pas ? »
Frédéric les porta, lui-même, jusqu’à la voiture. C’était une berline de louage avec deux chevaux de poste et un postillon ; il avait mis sur le siège de derrière son domestique. La Maréchale parut satisfaite de ses prévenances ; puis, dès qu’elle fut assise, lui demanda s’il avait été chez Arnoux, dernièrement.
— « Pas depuis un mois », dit Frédéric.
— «