Page:Flaubert - Notes de voyages, II.djvu/94

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femme, coiffée de rouge, se tenait debout auprès de la chute, en deçà de la route, sous les oliviers ; une bande d’enfants nous suivait, quelques femmes lavaient du linge.

Pour arriver au bassin, plein de cresson, on monte sur de grosses pierres de marbre. Au delà du bassin, excavation carrée dans le roc, allant ainsi par le haut, qui est garni de troncs morts d’un lierre ; sur cette surface, trois niches, une petite chapelle moderne, en pierres sèches (recouvrant l’héroum d’Antinoüs ?) ; plus à gauche, gorge étroite comme un couloir et très haute ; l’eau coule sur des rochers de marbre vert et de marbre rouge à raies vertes transversales.

Nous descendons dans les oliviers, à gauche de la route ; en descendant, un grand carré dans la roche fendue par le milieu et avec tenons, comme s’il y avait eu là, collé, quelque grand tableau.

Parmi les oliviers, église Panagîa. C’est la place du Gymnase, une femme et deux enfants nous regardent de dessus le balcon de bois attenant à la maison qui est dans la cour. L’église est précédée de colonnes de marbre ; sur l’une d’elles, couvertes de noms, se lit « Byron », écrit en montant de gauche à droite, moins profondément gravé que sur la colonne du prisonnier de Chillon. Rien dans l’église. — Dans la cour, mauvais bas-relief d’homme, grandeur naturelle (position d’indicateur de chemin de fer), avec des parties génitales de sexe douteux (hermaphrodite ?) ; c’est pourtant bien un homme, les bras et la naissance des mains énormes, les côtes et les muscles du ventre très indiqués, ensemble désagréable.