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passe dessous. — Salle d’armes dans le vestibule à ogives ; salle à manger avec les tentures de l’époque ; grande cheminée. — Partout les ameublements ont été conservés. — Masse d’armes de François Ier.
Portraits : l’original de ceux de Rabelais ; Isabeau de Bavière, figure toute blonde, toute blanche, grasse avec des sourcils bruns, des bourrelets aux sourcils ; Mme d’Humières, petite bouche en cœur, singulièrement sensuelle ; Mme Dupin, figure spirituelle, nez retroussé, mine agaçante, yeux bruns (dans la grande galerie qui servait de salle de bal), lèvres minces et roses ; Louise de Vaudemont, femme d’Henri III ; deux grands portraits à cheval de MM. de Beauvilliers, l’un amiral, l’autre colonel de cavalerie ; sur une porte un tableau représente Gabrielle d’Estrées, vue de face jusqu’à la ceinture, avec sa coiffure frisée montée, blonde, un collier de perles sur sa poitrine ; sa sœur nue également, vue de dos, détournant la tête ; au fond, une nourrice en costume de paysanne qui sourit ou plutôt qui rit et donne à téter au duc de Vendôme au maillot.
De Chenonceaux à Bléré ; route à pied, au bord du Cher dans l’herbe ; soleil. — Bléré à Tours ; à partir de Montlouis, grand paysage de la Loire, gras, riche, doux, plein de verdure et d’eau.

[1]Le 1er mai 1847, à huit heures et demie du matin, les deux monades dont l’agglomération va servir à barbouiller de noir le papier subséquent sortirent de Paris dans le but d’aller respirer à l’aise au milieu des bruyères et des genêts, ou au bord des flots sur les grandes plages de sable.

On n’avait d’autre ambition que celle de cher-

  1. Inédit, pages 1 à 18.