Page:Flaubert - Salammbô.djvu/423

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Carthage devait leur rembourser la valeur des chevaux qu’ils avaient perdus à la guerre (*). Carthage ayant cédé sur ce nouveau

(*) Page 75, ligne 3. Il était juste, prétendaient les cavaliers que la République les indemnisât de leurs chevaux, etc.
point, ils demandèrent, en argent, le prix du blé qu’ils auraient dû recevoir depuis longtemps, au taux le plus élevé où il s’était vendu pendant la guerre (*).
(*) Page 76, § 2. Puis ils demandèrent qu’on leur payât en argent tout le blé qu’on leur devait, et au plus haut prix où il s’était vendu pendant la guerre.

Enfin, chaque invention nouvelle en amenait une autre, et, poussés par un tas d’intrigants et d’hommes sans aveu, les Barbares exigeaient pour leur soumission des sacrifices de moins en moins acceptables. Les Carthaginois étaient néanmoins résignés à toutes les concessions : ils proposèrent de s’en remettre à l’arbitrage des généraux qui avaient commandé en Sicile. Ils allèrent même plus loin ; les Barbares ne voulaient pas entendre parler d’Hamilcar Barca, leur ancien chef ; ce général, qui ne daignait même pas se présenter en député auprès d’eux, et qui avait abandonné leur commandement, ils le tenaient pour le principal responsable de leur situation ; au contraire, leur sympathie allait à Giscon, qui, durant son commandement en Sicile et surtout pendant le retour, s’était montré en mainte circonstance plein de bienveillance à leur endroit : c’est Giscon qui fut donc désigné comme arbitre (*).

(*) Page 78, § 2. Il fallut bien recourir à Giscon, etc.

LXIX. Giscon arriva à Tunis, par mer, avec de l’argent (*). Il

(*) Page 78, § 2. Un matin, ils virent les chaînes du port s’abaisser… etc.
réunit d’abord les capitaines, puis les soldats, nation par nation. Il commença par des reproches sur leur conduite passée (*), puis il
(*) Page 78, § 6. Puis il blâma les torts de la République et ceux des Barbares, etc.
leur exposa la situation présente, mais c’est surtout de l’avenir qu’il leur parla ; et il les suppliait de se montrer cléments pour une République, qui, depuis si longtemps, avait recours à leurs bras. Ensuite, il se mit à la paye de la solde, en procédant nation par nation (*).
(*) Page 79, ligne 1. Et Giscon se mit à la paye, en commençant par les Libyens.