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l’épurera surtout d’une grande quantité d’adverbes (voir variantes). Salammbô parut le 24 novembre 1862, en 1 volume in-octavo.


II. LES ÉBAUCHES ET LE MANUSCRIT.

Dans un dossier portant la date de 1858, nous trouvons, d’une part, des ébauches de plans, de chapitres, de phrases, et des notes jetées dans tous les sens, sur des papiers de tous les formats, et, d’autre part, 1,825 feuillets écrits au recto et au verso, criblés de ratures et de surcharges. C’est l’ébauche de Salammbô. D’un côté, ces feuillets contiennent le croquis plutôt que l’ébauche du passage à développer, avec les indications des effets à rendre ; de l’autre côté, folioté, est l’ébauche criblée de corrections. D’après cette ébauche est écrit le manuscrit définitif.

Avec le concours de ces 1,825 feuillets, on peut suivre Flaubert au milieu de ses difficultés d’exécution. Il n’est pas une page, pas un chapitre qui n’ait été repris au moins trois fois. Le chapitre VI : Hannon, a été ébauché six fois ; le chapitre VIII : La Bataille du Macar, a été repris neuf fois ; une page de ce chapitre est ébauchée quatorze fois : « C’était le corps des hoplites, la lourde infanterie coiffée de casques béotiens descendant jusqu’aux épaules ; ainsi son armée était grosse de dix mille hommes », et elle n’atteint sa forme définitive que dans le manuscrit recopié. Ces 1,825 feuillets sont paginés 1 à 342, les fragments repris reprenant aussi leur ordre numérique original.

Le manuscrit définitif de Salammbô porte, sur le cartonnage qui l’enferme, l’inscription suivante, écrite de la main de Flaubert :

SALAMMBÔ
Septembre 1857-avril 1862
Gust. Flaubert.

Il est écrit sur papier dit écolier grand format et comprend 340 feuillets paginés 1 à 340. De tous les manuscrits de Flaubert, celui-ci est le plus raturé ; des corrections de toutes sortes y abondent comme on le verra par les deux pages que nous reproduisons en fac-similé (p. 478 et 479).