Page:Flavius Josephe - Leon Blum - Contre Apion, Leroux, Paris, 1902.djvu/46

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[172] D’autre part, Chœrilos, poète assez ancien103, cite notre nation comme ayant pris part à l’expédition de Xerxès, roi de Perse, contre la Grèce. En effet, après l’énumération de tous les peuples, à la fin il mentionne aussi le nôtre en ces termes  :

[173]

« Derrière eux passait une race d’un aspect étonnant.
« Le langage phénicien sortait de leurs lèvres.
« Ils habitaient dans les monts Solymiens auprès d’un vaste lac.
« Leur chevelure broussailleuse était rasée en rond, et, par dessus,
« Ils portaient le cuir d’une tête de cheval séché à la fumée. »

[174] Il est clair, je crois, pour tout le monde, qu’il parle de nous, car les monts Solymiens sont dans notre pays et nous les habitons ; là aussi se trouve le lac Asphaltite, qui occupe le premier rang parmi tous les lacs de Syrie pour la largeur et l’étendue104.

[175] Voilà comment Chœrilos fait mention de nous. Non seulement les Grecs connurent les Juifs, mais encore ils admiraient tous les Juifs qu’ils rencontraient ; et non pas les moindres d’entre les Grecs, mais les plus admirés pour leur sagesse, comme il est facile de s’en convaincre. [176]. Cléarque, disciple d’Aristote, qui ne le cédait à aucun des péripatéticiens, rapporte dans le premier livre du Sommeil cette anecdote que son maître Aristote racontait au sujet d’un Juif. Il donne la parole à Aristote lui-même. Je cite le texte  : [177]. « Il serait trop long de tout dire, mais il sera bon d’exposer pourtant ce qui, chez cet homme, présentait quelque caractère merveilleux et philosophique. Je te préviens, dit-il, Hypérochide, que mes paroles vont te paraître singulières comme des songes. » Et