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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/260

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étreinte filiale qui ne laissait pas de l’oppresser, n’est autre que M. de Sade, lequel s’est évadé de Miolans avec la même facilité qu’il vient de gagner la guérite, et contre qui l’on produit des ordres sévères. « Je verrai, Madame, si je vous dois présenter mes salutations dans le moment que j’aurai à prendre congé. » Eh bien, qu’en dis-tu ?… Mais ne voulait-il pas crucifier Raton ? Sans moi, c’eût été d’un autre scandale ! Allons, fais-moi donner mon chapeau. Le temps presse !

— Le temps presse, avant tout, que je connaisse les détails de cette affaire, l’Abbé. Quoi ? tu ne penses pas te mesurer avec un homme de qualité ? Que veux-tu faire de ton chapeau ? Un bouclier, un charme contre les bottes ? Il a laissé le sien, que je vois…

— C’est une habitude, dit l’abbé.

— Avec ou sans chapeau, tu m’as l’air d’un furieux provocateur !

— Trêve de sarcasme ! J’irai dénoncer ce chenapan.

— Serais-tu de la police ? interrogea la Mère avec anxiété.

— Parbleu ! dit l’abbé.

— Ah, chien ! dit la Mère.

— Ah, chienne ! dit l’abbé… Malgré tes frayeurs vraies ou feintes, n’en es-tu pas toi-même, comme jadis la fameuse Fillon qui découvrit au Cardinal Dubois la