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d’abord qu’ils me paient les 150, 000 piastres qu’ils me doivent ; ensuite, parce que mon état est d’être soldat, et qu’ici on se bat. J’entends parfois quelques coups de fusil, et cela me rappelle mon bon temps ; maintenant je suis un peu vieux pour aller m’enrôler sous la bannière du pacha d’Égypte ou sous celle du prince Othon. D’ailleurs, Florita, les armées de l’Orient me paraîtraient bien mesquines, après celles que j’ai vues ; puis dans ces pays-là il n’y aurait pas de quoi rire, tandis qu’ici je m’amuse comme un fou de toutes leurs sottises, et c’est bien quelque chose. Cousine, dimanche vous verrez le général ; faites-lui donc compliment sur son beau corps d’immortels, il est très flatté quand vous voulez bien parler guerre avec lui, il me demande souvent ce que vous pensez de toutes ces affaires. J’ai quelquefois l’envie de lui répondre que vous pensez qu’il est le premier parmi les ignorants.

— Althaus, les loups ne se mangent pas entre eux ; soyez tranquille, dimanche je lui dirai que je n’ai jamais rien vu à Paris d’aussi grandiose, d’aussi magnifique.

— Oh ! il le croira.

Tel est le caractère péruvien, vaniteux, fan-