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Les dames de Lima s’occupent peu du ménage ; mais, comme elles sont très actives, le peu de temps qu’elles y consacrent suffit pour le tenir en ordre. Elles ont un penchant décidé pour la politique et l’intrigue ; ce sont elles qui s’occupent de placer leurs maris, leurs fils et tous les hommes qui les intéressent : pour parvenir à leur but, il n’y a pas d’obstacles ou de dégoûts qu’elles ne sachent surmonter. Les hommes ne se mêlent pas de ces sortes d’affaires, et ils font bien ; ils ne s’en tireraient pas avec la même habileté. Elles aiment beaucoup le plaisir, les fêtes, recherchent les réunions, y jouent gros jeu, fument le cigare et montent à cheval, non à l’anglaise, mais avec un large pantalon comme les hommes. Elles ont une passion pour les bains de mer et nagent très bien. En fait de talents d’agrément, elles pincent de la guitare, chantent assez mal (il en est cependant quelques unes qui sont bonnes musiciennes) et dansent, avec un charme inexprimable, les danses du pays.

Les Liméniennes n’ont, en général, aucune instruction, ne lisent point et restent étrangères à tout ce qui se passe dans le monde. Elles ont