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M. Izcué vint me chercher le matin, à sept heures, et nous montâmes aussitôt en calèche. Nous avions quatre lieues à faire sur du sable ; le chemin, toutefois, est assez bon pour les chevaux ; le sable est ferme, et ils n’y enfoncent pas comme dans celui des pampas. La campagne est très inégale ; à la végétation succède l’aridité d’un terrain noir, sur lequel on voit quelques arbres de loin en loin. À moitié route, on traverse le très joli village de Miraflor ; ce village est boisé, a de charmantes maisons, et deux tours d’où l’on découvre toute la campagne, Lima et la mer, qui est à un quart de lieue. C’est certainement le plus joli village que j’aie vu en Amérique ; après l’avoir quitté, on continue à rencontrer çà et là des champs de pommes de terre, de luzerne, mais jamais de blé. Parvenue à deux maisons de belle apparence, appartenant à M. Lavalle, ancien intendant d’Aréquipa, je vis de magnifiques jardins dépendant de ces maisons ; des orangers en plein champ, des papayers, des palmiers, des sapotilliers, et toute espèce d’arbres à fruit. À dix minutes de là, on traverse el Baranco, petit hameau situé au milieu d’une belle verdure, de grands arbres