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candélabres de France ; des gravures et des curiosités de Chine ; enfin, tout ce qui peut contribuer au confort de l’existence y est réuni. M. Lavalle a fait construire aussi une chapelle ; elle est simple, de bon goût, assez grande pour contenir mille personnes, et les décorations en sont très bien entendues. Les dimanches et fêtes, tous les nègres de l’établissement y viennent assister à la messe. Les nègres espagnols sont superstitieux ; la messe est, pour eux, un besoin indispensable ; leurs croyances allègent leurs maux, et sont, pour le maître, une garantie. M. Lavalle eut la complaisance de faire habiller un nègre et une négresse dans leur costume de fête, afin que je pusse juger du coup d’œil qu’offre son église le dimanche. Les vêtements de l’homme consistaient en un pantalon et une veste de coton à raies bleues et blanches, puis un mouchoir rouge autour du cou. La femme avait une jupe de même étoffe rayée, une longue écharpe en toile de coton rouge, dans laquelle elle s’entortillait le derrière de la tête, les épaules, la gorge et les bras ; elle portait des souliers en cuir noir, attachés autour de ses jambes avec des rubans blancs ; sur sa peau noire, ce contraste faisait un singulier effet. Les négril-