Page:Floupette - Les Déliquescences, 1885.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Cayenne. À la délicieuse corruption, au détraquement exquis de l’âme contemporaine, une suave névrose de langue devait correspondre. La forme de Corneille, du bon la Fontaine, de Lamartine, de Victor Hugo était d’une innocence invraisemblable. Une attaque de nerfs sur du papier ! voilà l’écriture moderne. Tantôt, la phrase, pareille à un grand incendie, flamboyait, crépitait, rutilait, on entendait craquer ses jointures ; tantôt, avec le charme inconscient d’une grande dame tombée en enfance, déliquescente, un rien faisandée, elle s’abandonnait, s’effondrait, tombait par places, et rien n’était plus adorable que ces écailles de style, à demi détachées. Ou bien, comme si dans la forêt des choses un vent d’épouvante l’eût affolée, elle bondissait, tressautait avec de subits hérissonnements.

Les mots ont peur comme des poules


a dit Bleucoton.