Page:Fonson, Wicheler - Le Mariage de mademoiselle Beulemans, 1910.djvu/179

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M. DELPIERRE

Alors il me sera difficile de vous fixer sur mon impression.

SUZANNE

Oui… c’est vrai ! Alors je vais vous dire ce que c’est. C’est quelque chose de très sérieux. Il ne faut pas dire oui si vous ne le pensez pas… Si je vous en parle, c’est que je voudrais éviter un gros chagrin à M. Albert.

M. DELPIERRE

Un gros chagrin ?

SUZANNE

Oui, écoutez-moi bien : si vous refusez de lui accorder ce qu’il vous demande, il sera très triste… Eh bien, il est possible que vous ne vouliez pas… Alors il vaut mieux partir tout de suite, sans le voir, en disant, par exemple, que vous avez reçu un télégramme de Paris qui vous rappelle d’urgence.

M. DELPIERRE

Mais encore… ?

SUZANNE

Parce que, comme ça, il ne connaîtra pas tout de suite votre refus… Au lieu d’être triste, il conservera encore pendant quelques jours de l’espoir, et moi j’aurai le temps de le préparer à votre réponse, et ça lui fera beaucoup moins de peine que si vous le contrariiez brusquement.