Page:Fonson, Wicheler - Le Mariage de mademoiselle Beulemans, 1910.djvu/49

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SUZANNE

Une boentje…

ALBERT

Une boentje… pour vous.

(Il essaye de se reprendre).
SUZANNE
(rougissante).

Ah !

ALBERT

C’est extraordinaire, quand j’entends par d’autres employer ces tournures de phrases spéciales, ça me choque comme une incongruité. Et quand vous les dites, ça me paraît gentil, étrange, mais gentil. Ça a la saveur d’un de ces fruits tropicaux, qui étonnent d’abord et à laquelle on se fait si bien qu’on veut y goûter à nouveau. C’est curieux, n’est-ce pas ?

SUZANNE
(pensive).

Oui, c’est curieux.

ALBERT

Très curieux ! Laissez-moi partir ! ça vaut mieux… Vous songerez de temps en temps à votre ami… moi, je n’oublierai jamais ma chère petite collègue de quelques mois… Et vous ?

SUZANNE

Moi non plus.