Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/119

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plus grosse que la Lune, & quand les poètes veulent louer les Princes oisifs, je ne doute pas qu’ils ne se servent de l’exemple de ce repos majestueux. Cependant ce n’est pas un repos parfait. On voit fort sensiblement de dedans la Lune notre Terre tourner sur son centre. Imaginez-vous notre Europe, notre Asie, notre Amérique, qui se présentent à eux l’une après l’autre en petit & différemment figurées, à peu près comme nous les voyons sur les cartes ? Que ce spectacle doit paraître nouveau aux voyageurs qui passent de la moitié de la Lune qui ne nous voit jamais à celle qui nous voit toujours ! Ah ! que l’on s’est bien gardé de croire les relations des premiers qui en ont parlé, lorsqu’ils ont été de retour en ce grand pays auquel nous sommes inconnus ! Il me vient à l’esprit, dit la Marquise, que de ce pays-là dans l’autre il se fait des espèces de pèlerinages pour venir nous