Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/14

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presque avoir autant d’esprit qu’elle, pour répéter ce qu’elle dit de la manière dont elle l’a dit. Vous lui verrez seulement cette vivacité d’intelligence que vous lui connaissez. Pour moi, je la tiens savante, à cause de l’extrême facilité qu’elle aurait à le devenir. Qu’est-ce qui lui manque ? d’avoir ouvert les yeux sur des livres ; cela n’est rien, et bien des gens l’ont fait toute leur vie, à qui je refuserais, si j’osais, le nom de savants. Au reste, Monsieur, vous m’aurez une obligation. Je sais bien qu’avant que d’entrer dans le détail des conversations que j’ai eues avec la Marquise, je serais en droit de vous décrire le château où elle était allée passer l’automne. On a souvent décrit des châteaux pour de moindres occasions ; mais je vous ferai grâce sur cela. Il suffit que vous sachiez que quand j’arrivai chez elle, je n’y trouvai point de compagnie, et que j’en fus fort aise. Les