Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/141

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les princes prennent pour eux la Terre, il est juste que les savants se réservent le ciel, & y dominent, mais ils n’en devroient point permettre l’entrée à d’autres. Souffrez, répondis-je, qu’ils puissent, du moins en cas de besoin, engager aux princes quelque astre, ou quelque partie de la Lune. Quant aux taches du Soleil, ils n’en purent faire aucun usage. Il se trouva que ce n’étoient point des planètes, mais des nuages, des fumées, des écumes qui s’élèvent sur le Soleil. Elles sont tantôt en grande quantité, tantôt en petit nombre, tantôt elles disparaissent toutes ; quelque fois elles se mettent plusieurs ensemble, quelquefois elles se séparent, quelquefois elles sont plus claires, quelque fois plus noires. Il y a des temps où l’on en voit beaucoup, il y en a d’autres, & même assez longs, où il n’en paraît aucune. On croiroit que le Soleil est une matière liquide, quelques-uns disent de l’or fondu,