Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/165

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lunes à Saturne & à Jupiter, c’est une marque qu’il faut des lunes. J’eusse été bien aise que tous les mondes éloignés du Soleil en eussent eu, si Mars ne nous fut point venu faire une exception désagréable. Ah ! vraiment, répliquai-je, si vous vous mêliez de philosophie plus que vous ne faites, il faudroit bien que vous vous accoutumassiez à voir des exceptions dans les meilleurs systèmes. Il y a toujours quelque chose qui y convient le plus juste du monde, & puis quelque chose aussi qu’on y fait convenir comme on peut, ou qu’on laisse là, si on désespère d’en pouvoir venir à bout. Usons-en de même pour Mars, puisqu’il ne nous est point favorable, & ne parlons point de lui. Nous serions bien étonnés, si nous étions dans Saturne, de voir sur nos têtes pendant la nuit ce grand anneau qui iroit en forme de demi-cercle d’un bout à l’autre de l’horizon, & qui, nous renvoyant