Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/187

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

point de nuit, & qui d’ailleurs marchent dans des espaces trop étroits pour s’embarrasser de cet attirail de planètes subalternes. Mais savez-vous bien qu’à force de me multiplier les mondes si libéralement, vous me faites naître une véritable difficulté ? Les tourbillons dont nous voyons les Soleils touchent le tourbillon où nous sommes. Les tourbillons sont ronds, n’est-il pas vrai ? & comment tant de boules en peuvent-elles toucher une seule ? Je veux m’imaginer cela, & je sens bien que je ne le puis.

Il y a beaucoup d’esprit, répondis-je, à avoir cette difficulté-là, & même à ne la pouvoir résoudre ; car elle est très bonne en soi, & de la manière dont vous la concevez, elle est sans réponse, & c’est avoir bien peu d’esprit que de trouver des réponses à ce qui n’en a point. Si notre tour billon étoit de la figure d’un dé, il auroit six faces plates, & seroit bien éloigné