Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/202

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qui compose l’univers est dans un mouvement perpétuel, dont aucune de ses parties n’est entièrement exempte, & dès qu’il y a du mouvement quelque part, ne vous y fiez point, il faut qu’il arrive des changemens, soit lents, soit prompts, mais toujours dans des temps proportionnés à l’effet. Les Anciens étoient plaisants de s’imaginer que les corps célestes étoient de nature à ne changer jamais, parce qu’ils ne les avoient pas encore vus changer. Avaient-ils eu le loisir de s’en assurer par l’expérience ? Les Anciens étoient jeunes auprès de nous. Si les roses, qui ne durent qu’un jour, faisoient des histoires, & se laissent des mémoires les unes aux autres, les premières auroient fait le portrait de leur jardinier d’une certaine façon et, de plus de quinze mille âges de roses, les autres qui l’auroient encore laissé à celles qui les devoient suivre, n’y auroient rien changé. Sur cela,