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DE LA SICILE.

Je me dirigeai par Stafenda vers Pozello, Puzellus, Marza et ses murs cyclopéens, enfin le cap Pachynum, l’une des trois pointes de Trinacrie. On me montra quelques murailles d’un temple d’Apollon. J’avais devant moi l’île de Marzameni et celle de Vindicari. Nous quittâmes l’ancienne Elato, après avoir traversé le fleuve Helorus, et passé près du monument triomphal d’Hippocrate. C’est une colonne de 40 pieds de hauteur et d’environ 10 pieds de diamètre : elle rappelle la victoire qui fut remportée par ce roi de Gela sur les Syracusains, l’an 461 avant J. C. Voilà les campagnes qu’Ovide nomme Heloria Tempe. Je passai rapidement à Noto, l’ancienne Neetum ; à Avola, nous dessinâmes sa grotte, si profonde, si pittoresque, traversée dans toute sa longueur par le fleuve Casibili. Je vis les tristes restes d’Hybla, et enfin Floridia, qui n’est qu’à deux lieues de Syracuse.

Après m’être arrêté sous un arbre à Palagonia, sur les bords du fleuve Terias, j’atteignis le Leontinus ager, si célèbre par sa fertilité, et j’allai coucher à Lentini (19), l’ancienne Leontium, où l’on trouve encore journellement des