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DE LA SICILE.

Carthaginois sacrilège. L’emplacement qu’occupaient ces temples semble indiqué par ce passage de Théocrite :

Κὅρη θί, ἃ σὺν ματεὶ ῶολυκλήρων Έφυραίων
Εἴλαχας μέγα ἅςυ παῤ ὕδασι Λυσιμελείας.

(Idyll. xvi, v. 83.)

Et toi, fille de Cérès, qui reçus en partage avec ta mère la florissante cité d’Éphyre, bâtie sur les bords du Lysimelia.

Je restai long-temps appuyé sur mon bateau, ne me lassant pas d’admirer la pureté parfaite de cette eau si fraîche : l’œil aperçoit à quarante pieds de profondeur un sable d’or, de petits cailloux qu’on prendrait pour des émeraudes et des topazes ; enfin une multitude de poissons se jouent dans cette source délicieuse.

La cathédrale de Syracuse est fondée sur les ruines du temple de Minerve. Quatorze colonnes doriques soutiennent encore le monument moderne : c’était là que se conservaient un tableau représentant une victoire d’Agathocle, les portraits des rois de Syracuse ; enfin, au-dessus de la porte extérieure, brillait l’égide dorée de Minerve, ce clypeus que la crainte ou la reconnaissance des navigateurs saluait de si loin. C’était dans ce temple, dépouillé par Verrès,