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DE LA SICILE.

on ne trouve pas une seule pierre. Nous descendîmes à Agnoni, pauvre masure qui appartient au prince de Palagonia. Après une halte d’une heure, nous reprîmes le chemin de Catane. Quand la nuit survint, toute la côte était couverte de feux de joie. On célébrait la solennité de la Fête-Dieu, et nous aperçûmes de loin le feu d’artifice de Catane. Sa lumière rougeâtre nous rappela les terribles incendies de cette cité reconstruite chaque siècle sur les ruines de celle qui avait été dévorée par l’Etna.

Nous arrivâmes à neuf heures du soir à Catane : cette ville, fortement remuée par un tremblement de terre il y a environ deux ans, a été forcée d’étayer ses principaux édifices. Des poutres traversent les rues, et ces tristes précautions gâtent l’effet des plus beaux monumens.

On croit que les Tyriens trafiquaient avec Catane avant d’en être les maîtres. Ils en furent dépossédés par les Sicules, qui le furent à leur tour par les Chalcidiens, sept ans après la fondation de Syracuse.

Nicias fit le siège de Catane ; Alcibiade qui servait dans l’armée athénienne, ayant obtenu la permission de pénétrer dans la ville et de