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SOUVENIRS

Il faut pourtant être juste envers les habitans de Catane, et leur savoir gré des efforts qu’ils ont faits pour retrouver les monumens de leur magnificence passée ; cette conduite devrait stimuler notre émulation, à nous qui traitons si légèrement de barbares les peuples qui négligent ce genre de recherches. Ne laissons-nous pas dans l’oubli le plus profond cette ville d’Arles dont le sol renferme des trésors que le hasard seul y a fait rencontrer jusqu’à présent ? Ne négligeons-nous pas une fouille facile et d’un succès presque assuré, et cela au milieu de la seconde ville du royaume, à Lyon, sur le rivage même de la Saone ?

Quoi qu’il en soit, les Cataniens désignent sous le nom d’Odéon un édifice dont la petite dimension peut en effet laisser croire qu’il était destiné aux exercices choragiques. Près de là, se trouvait un théâtre aussi spacieux que celui de Taormine, revêtu de marbre blanc, et dont tous les débris portent l’empreinte de la recherche élégante de la plus belle époque des arts. Ce monument n’est pas entièrement exhumé ; ses portiques extérieurs sont encore encaissés dans la lave, de telle manière que leur couronnement