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SOUVENIRS

plaisir que je savourais d’avance de trouver des liqueurs fraîches à Catane, et cependant la soif me dévorait aussi.

L’eau coule goutte à goutte dans les fontaines de marbre de Catane ; on ne répare point les aqueducs : les couvens ont des citernes ; les intendans prennent des gelati, des graniti, et s’occupent trop peu d’étancher la soif du peuple sicilien.

Je crois devoir me contenter d’indiquer sommairement les points qui me conduisirent à Castro-Giovanni, l’antique Enna. Selon quelques-uns, le bourg de Paterno fut fondé sur l’emplacement de l’antique cité d’Inessa, dont il ne reste presque rien ; quelques mosaïques seulement indiquent le lieu occupé par la ville ancienne. D’autres ont cru que Paterno était l’Hybla major, dont plusieurs villes réclament le nom. On y élève avec soin des abeilles, qui se nourrissent du thym le plus odoriférant et le plus parfumé ; aussi le miel de ces contrées me parut-il préférable à celui du mont Hymette :

Nerine Galatea, thymo mihi dulcior Hyblæ.
(Virg. Eclog. vii, v. 37.)

Cortina, où l’on montre une grotte fort pitto-