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NOTES.

vous voulez vous en faire une juste idée songez à la grande vénération qu’on avait pour cette autre statue de la même forme et de la même beauté, que Flamininus apporta de Macédoine à Rome. Dans le monde entier on connaissait trois statues de Jupiter Imperator, toutes trois dans le même genre, toutes trois également belles. Une de ces statues est celle de Macédoine, que nous voyons ici ; la seconde est à l’embouchure du Pont-Euxin ; et la troisième était à Syracuse, avant la préture de Verrès. Flamininus enleva la première ; mais ce fut pour la placer dans le Capitole, c’est-à-dire, dans la demeure terrestre du grand Jupiter.

Quant à celle du Pont-Euxin quoique tant de flottes ennemies soient sorties de cette mer pour entrer dans le Bosphore, et du Bosphore dans le Pont-Euxin, elle a subsisté jusqu’à nos jours sans recevoir aucune atteinte. Mais celle de Syracuse, que Marcellus, et vainqueur et armé, vit sans y toucher, qu’il crut devoir céder à la religion, que les Syracusains et tous ceux qui sont domiciliés dans leur ville honoraient avec une dévotion particulière, l’objet non-seulement de la curiosité, mais du culte de tous les étrangers, Verrès n’a pas craint de l’arracher de son temple.

Pour en revenir une dernière fois Marcellus, sachez, Romains, que la victoire de ce général