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HISTOIRE INDIENNE.

dance active ; il nous entretenait rarement de ses projets.

» Devenu plus simple, plus modeste, depuis qu’il avait appris la distance qui nous séparait de lui, le prince riait de notre respect, et s’en vengeait souvent en couvrant mes pieds de baisers. Il écoutait avec assez d’indifférence l’énumération des trésors des rajahs de Bednoure ; mais il s’animait au récit du nombre des troupes et des succès militaires de ses aïeux. Son tuteur saisissait toutes les occasions de l’instruire de ses nouveaux devoirs ; il préparait au trône cette ame neuve et impatiente du pouvoir : il lui répétait fréquemment qu’un front rayonnant de gloire était seul digne de ceindre le diadème. La tolérance en doit tempérer l’éclat, ajoutait-il ; mais la faiblesse le transforme en un bandeau : c’est à la valeur, à la justice, qu’il est réservé de confirmer l’origine du signe sacré de la puissance.

» Il fut convenu, peu de temps après l’arrivée d’un envoyé de Tipoo, qui avait souvent des conférences avec le rajah, que nous nous rendrions à Seringapatnam.

» Je fus la seule dont le cœur, à cette nou-