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SOUVENIRS

sont classées avec beaucoup d’ordre les diverses productions du règne végétal, communiquait avec la grande promenade publique, qui avait de la magnificence. Le musée, le jardin, la promenade, n’existent plus, dit-on, depuis le dernier siége.

La noblesse palermitaine ne se réunit pas aussi assidument qu’elle le faisait en 1777, époque où l’éditeur de l’ouvrage de Saint-Non nous parle de ces fêtes brillantes, de cet esprit de galanterie qui animaient encore la Sicile. La méfiance, fruit des troubles politiques, et le dégoût des plaisirs de la bonne compagnie, résultat d’une extrême civilisation, qui ont étendu le voile de la tristesse sur la vieille Europe, enveloppent aussi la Sicile dans leur crêpe nébuleux. On ne se visite guère que dans les loges au théâtre ; et la maison de la princesse de Paterno, de l’illustre famille de Moncade, était la seule qui offrit encore aux étrangers les secours de l’hospitalité la plus recherchée, la plus attentive.

Nous trouvâmes autant de lumières que de prévenance chez le comte de Serra di Falco. Ce jeune seigneur sicilien s’est occupé avec beaucoup de succès des antiquités de sa patrie ; il