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SOUVENIRS

peine d’être dessiné. On nous montra une source d’eau saumâtre dans un souterrain de l’église de Saint-Jean, et je ne doutai pas un instant que cette source ne devint fraîche et limpide la veille de la fête du saint.

Un Anglais, M. Goodhouse, a établi à Marsalla une fabrication de vin, aussi profitable pour lui qu’elle est utile aux habitans ; son inépuisable charité les soutient dans les années de disette, et le nom de cet homme de bien est béni par toute la population de Marsalla. Les vins qui sortent des caves de M. Goodhouse, rivalisent avec les meilleurs vins de Madère.

Je ne conseillerais à personne de faire le tour par Trapani, tandis que d’Alcamo on peut se rendre à Castel-Vetrano. La route que je suivis est brûlante, malsaine et peu intéressante. Le chemin de Marsalla à Mazzara s’éloigne rarement de plus de deux milles du rivage de la mer. C’est une plaine inculte, basse, coupée de marais et à perte de vue ; pas une taupinière, pas un arbre. Enfin, après un trajet de quatorze milles, des carrières avertissent qu’on approche d’un pays habité. Mazzara a un évêque, que j’ai vu assister à l’office dans son église cathédrale. Ses yeux fer-