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Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/314

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les mystères de montréal

Plus bas :

auprès de lui
repose son épouse Anna Bibeau,
morte à Saint-Denis le 2 décembre 1840.
unis dans la vie,
ils ne sauraient être séparés dans la mort.


Les trois orphelins restèrent seuls dans la maison avec leurs souvenirs lugubres, chaque objet leur rappelant avec une ironie cruelle les joyeux jours d’autrefois.

En dehors de la maison, c’était la même chose. Les enfants du notaire Duval étaient témoins de ces luttes mesquines que se livraient entr’eux quelques habitants de Saint-Denis.

Ces jours de paix où les habitants de ce village marchaient la main dans la main unis dans le même sentiment — conserver leur religion et leur nationalité — étaient disparus, et cette paroisse, si elle lisait dans ses annales rouges de sang les noms de grands patriotes, lisait aussi ceux de grands traîtres, qui avaient échangé l’honneur de l’ancienne colonie française contre l’or de Colborne.

Aussi comme il était pénible pour les patriotes de voir l’état où la guerre de 1837-38 avait laissé le pays traversé par le Richelieu.

Quatre ans s’étaient écoulés, depuis la nuit où Gore,