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mentèrent leur nombre, devenu insuffisant, grâce à diverses donations[1]. Elles ouvrirent aussi une classe « bourgeoise dont le prix variait de 3 à 4 livres par mois et qui leur rapportait 572 livres en 1754 et 1,769 livres en 1764[2]. Suspectées de jansénisme au xviiie siècle, avec le curé Blondel leur supérieur, elles durent subir la direction du P. Menessier, chanoine régulier de Sainte-Geneviève, puis du curé Bouëttin, qui « expurgea les écoles »[3].

Dans la paroisse Saint-Sulpice, l’instruction gratuite se donnait pour les garçons dans les écoles de la rue Princesse, tenues jusqu’en 1688 par un prêtre de la paroisse, et de la rue Notre-Dame-des-Champs (rue du Bac). dirigées par les Frères des Écoles chrétiennes, dits de Saint-Yon, appelés en 1688 par le curé, M. de la Barmondière. Le cardinal de Bissy, abbé de Saint-Germain-des-Prés, donna, en 1735, à la fabrique de la paroisse une somme de 16,305 l. 19 s., soit une rente annuelle de 2,316 l. 13 s. 4 d.[4] pour augmenter le nombre des Frères. Ces nouvelles écoles se trouvaient installées dans la maison dite du « Saint-Esprit », acquise en 1722, à qui vint se joindre plus tard, en 1731, une portion de jardin, rue de Vaugirard, donnée par Mlle Dagarat, bienfaitrice des orphelines de la Mère-Dieu[5]. Enfin, en 1754, aux douze frères entretenus sur la fondation du cardinal de Bissy, M. Dulau d’Allemans, curé de Saint-Sulpice, en ajouta un treizième[6].

Pour les filles, l’instruction gratuite était donnée par la communauté des Filles de l’Instruction chrétienne, établie par lettres

  1. Catherine Dubuisson « fonda » deux sœurs par testament du 11 avril 1729 ; la demoiselle Menessier, dont le frère était chanoine régulier de Sainte-Geneviève, curé et supérieur des écoles, légua 8,000 livres en 1743 (Arch. nat., S. 3324).
  2. Arch. nat., L. 1062.
  3. Nouvelles ecclésiastiques, 1744, p. 13-16, 57-64, 69-71. Voir aussi Pinet, les Tribulations d’un cuvé de Paris au XVIIIe siècle ; Bouëttin, curé de Saint-Étienne-du-Mont. Paris, 1896, i br. in-8o.
  4. Contrat du 30 juillet 1735 ; donation acceptée par les Frères le 14 janvier 1736 (Arch. nat., S. 7046-47).
  5. Elle leur légua le reste de sa maison rue de Vaugirard (30 septembre 1731).
  6. Le curé de Saint-Sulpice entretenait également trois frères logés et nourris au Gros-Caillou moyennant 1,158 livres par an (Arch. nat., L. 963. Mémoire historique et détaillé des établissements des Frères des Écoles chrétiennes dans le ressort du Parlement de Paris).