Page:Fougeret de Monbron - Le Cosmopolite.djvu/73

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temps-là l’Antre de la Sybille de Cumes, & en a conservé le nom jusqu’aujourd’hui. Ce qui en reste m’a paru très-beau & très-bien percé. J’ai eu la curiosité d’aller jusqu’au bout, c’est-à-dire, jusqu’où l’on peut aller. On m’y fit voir, dans un petit espace séparé, la fontaine où la Sybille avoit coutume de prendre le bain. J’en puis parler plus savamment que personne ; car j’y tombai tout de mon long, & en sondai la profondeur avec le nez, par la faute de celui qui nous éclairoit. Comme il y a fort peu d’eau & beaucoup de pierres, je risquai moins de me noyer que de m’estropier. Heureusement j’en fus quitte pour une légere contusion au menton, & une grande éclaboussure dont j’eus la basane un peu rafraîchie. Voici l’histoire de la Sybille dans un sens plus naturel. On dit que c’étoit une Prude, qui pour jouir en secret des embrassements d’un Prêtre d’Apollon, avoit fait creuser cet antre, lequel aboutissoit à la demeure de son